La Raffinerie Tirlemontoise et la betterave sucrière : un mariage réussi depuis des décennies. La majeure partie du sucre que nous produisons est issue de betteraves locales. Nous vous expliquons sur cette page comment nous extrayons le sucre de la betterave.
Les betteraves sont arrachées mécaniquement. Les feuilles servent de fourrage pour le bétail tandis que les racines sont chargées et acheminées vers nos sucreries. Les betteraves y sont pesées et un échantillon est prélevé afin de déterminer leur teneur en sucre ainsi que la tare de terre qui est agglomérée aux racines.
Afin d’en ôter le surplus de terre, les betteraves passent à travers in énorme lavoir où elles sont lavées à l'eau à très haute pression. Les betteraves sont ensuite coupées en fine lamelles ou cossettes. L'extraction du peut maintenant commencer.
Le sucre a la propriété de traverser les parois des cellules des cossettes plongées dans l’eau chaude: c’est ce qu’on appelle la diffusion par osmose. Pour réaliser ce processus, la Raffinerie Tirlemontoise a inventé et mis au point le très performant “Diffuseur continu R.T.“, lequel est utilisé un peu partout dans le monde.
Il s’agit d’un grand tambour de forme cylindrique, divisé en compartiments, dans lequel les cossettes voyagent à contre-courant du flux d’eau chaude. Le liquide d’extraction (l’eau qui se charge progressivement de sucre) est recueilli à la sortie du diffuseur. La prochaine étape ? Purifier le liquide d’extraction et séparer le sucre de l’eau.
A l’autre extrémité du diffuseur, les cossettes sont pressées pour en extraire l’excédent d’eau. Elles forment les pulpes de betteraves utilisées principalement pour l’alimentation du bétail.
Le jus obtenu après diffusion contient une grande quantité de sucre, mais également des impuretés. Il est clarifié par épuration calcocarbonique dans laquelle interviennent deux produits complémentaires :
Le carbonate de chaux, de même que les impuretés, sont éliminés par filtration. A ce stade, le jus, devenu limpide, contient 12 à 13% de sucre.
Evaporation
Pour augmenter la concentration du sucre, le jus est évaporé. L’installation d’évaporation est constituée d’une série de colonnes groupées en “corps évaporateurs”. Le premier corps est chauffé avec de la vapeur vive à haute pression (2 à 3 kg/cm2).
Le second corps est alimenté par de la vapeur à plus basse pression engendrée par évaporation de l’eau produite dans le premier corps, et ainsi de suite jusqu’au 4ième ou 5ième corps, qui est lui-même sous vide.
Le taux de sucre dans le sirop est déjà plus élevé mais pas encore assez. L’évaporation du sirop se prolonge dans des appareils à cuire. La cuisson se fait sous vide et amène le sirop à un état de sursaturation qui entraîne la cristallisation du sucre.
La matière ainsi obtenue est un mélange de cristaux et de sirop, appelé “masse-cuite”. Celle-ci est introduite dans des essoreuses centrifuges où les cristaux sont séparés du sirop, et forment le sucre de premier jet.
Le sirop qui s’écoule est recueilli, cuit et centrifugé une deuxième et une troisième fois pour donner du sucre de deuxième et troisième jets. Le sirop résiduel, la mélasse, sert à la fabrication d’alcool, d’aliments pour bétail, de levure ou d’acide citrique.
Les sucres de deuxième et troisième jets sont refondus et mélangés au sirop dense provenant de l’évaporation. Après ceci recommence le traitement pour constituer du sucre de premier jet. Après séchage, ce sucre de premier jet sera commercialisé sous le nom de sucre “cristallisé”. Des sucres “raffinés” de qualité supérieure sont également mis sur le marché. Par un nombre plus élevé de jets de cuisson et la décoloration des produits intermédiaires, un sirop moins coloré et plus pur est obtenu qui permet de produire des sucres de qualité supérieure. Ces sucres serviront surtout à la fabrication de spécialités telles que le Morceau Dur, le sucre semoule, etc.
Si vous êtes Belge, vous connaissez sans doute ce produit phare : le Moreaux Dur. Sa rainure, introduite en 1995, rend ce morceau de sucre facilement sécable. Mais comment les Morceaux Durs sont-ils produits ? Rendez-vous en production, avec Kelly et Cynthia. [Sous-titrage en français]
Bien que la fabrication du sucre soit saisonnière, sa consommation est journalière. La majeure partie de la production de sucre doit donc être stockée pendant un temps plus ou moins long dans des silos, des enceintes métallique étanche qui sont légèrement chauffé et prévu d’air conditionné pour que le sucre reste sec et pur. De plus, ces silos ont une sécurité accrue contre les risques d’explosion.
A partir des silos, le sucre est expédié soit en vrac, soit en produit conditionné via les ateliers d’emballage. Le stockage et la vidange sont complètement automatiques, ce qui écarte tout risque de pollution du produit.